Amina Al Filali,16 ans, a été obligée par la loi à épouser celui qui l'avait violée. La jeune fille s'est suicidée en absorbant de la mort aux rats, déclenchant une réflexion dans le pays sur la protection des femmes.
Elle s'appelait Amina Al Falali, elle avait 16 ans. Le samedi 9 mars, elle s'est tuée près de Tanger avec de la mort aux rats. La raison de son geste bouleverse le Maroc : violée à 15 ans, elle avait été contrainte d'épouser son agresseur. Cet arrangement est prévu par la loi marocaine et permet à son violeur d'échapper à la prison. Le drame a provoqué une vaste mobilisation sur la blogosphère et dans les médias. Une pétition pour l'abrogation de «l'article de loi criminel» et intitulé «Nous sommes tous Amina Al Filali» a été mis en ligne sur Facebook. «Au delà de l'aspect législatif, c'est une affaire de murs, de perception de la femme-objet qui perdure, du manque d'éducation à proprement parler et d'éducation sexuelle notamment», estime le quotidien francophone L'Economiste .
Quelque 300 personnes ont organisé jeudi un sit-in, à l'appel de la Ligue démocratique pour les droits de la femme, devant le tribunal de Larache où le jugement entérinant le mariage de l'adolescente avait été prononcé. Un autre sit-in est prévu samedi devant le siège du parlement à Rabat.
L'émotion dans le pays a forcé les politiques à s'exprimer sur la législation de protection des femmes. Fait rare: le gouvernement a largement consacré sa réunion hebdomadaire à l'examen de ce drame. «Cette fille a été violée deux fois, la dernière quand elle a été mariée», a déclaré le porte-parole du gouvernement Mustapha El Khelfi. «Il faut étudier d'une manière approfondie cette situation avec la possibilité d'aggraver les peines dans le cadre d'une réforme de l'article du code pénal. Nous ne pouvons pas ignorer ce drame», a-t-il ajouté.
Source : Yahoo.fr